Rando forêt : les bases - la règle des trois

Rédigé par Nexus29 avril 2013 21:432 commentairesClassé dans : Connaissances
Mots clés : règle des trois, randonnée, prévention

Salut à tous.
Nexus à bord. Je voulais détailler un peu ce qui a changé entre le moi randonneur lambda et le moi randonneur sauvage.
Au dela du matos, c'est beaucoup l'état d'esprit qui s'est développé dans une nouvelle direction. Et qui dit forêt, dit vigilance : le terrain n'est pas balisé, et pour être retrouvé en cas d'accident, cela peut s'avérer difficile.

Je n'ai pas encore eu d'incident mais c'est surement parce que j'applique bien le principe de la règle des trois. Ce sont des mesures, parfois inexactes et vagues mais qui sont mémo techniques. Elles sont bien répandues dans le milieu "survivaliste"... j'aime pas les termes qui finissent par -iste. En tout cas, c'est dommage que tous les randonneurs n'apprennent pas cet aide mémoire très utile qui permet de gérer les priorités en mauvaise posture. Sachant qu'on perd pas mal de moyen quand on panique ou quand on a mal, avoir un moyen mémo technique comme celui-ci aiderait beaucoup.

_ 3 secondes sans réfléchir


La plus importante des règles. Elle implique de toujours être vigilant, alerte, même si on va se balader tranquillement. Un arbre mort peut vous tomber sur la couenne ou un écureuil furieux qui vous balance des pommes de pin (sans rire !). C'est donc d'une part, une façon de rester respectueux avec l'environnement (on fait le moins de bruit possible) tout en prévenant les accidents.
D'autre part, c'est aussi une façon de choisir. Il faut parfois prendre des décisions rapides, mais pas dans la hâte (Dois-je faire un massage cardiaque ? J'ai donné les bonnes infos à la radio ?). On peut donc s'aider à bien choisir en comptant trois secondes avant d'agir. Je vous assure que ça peut très vite merder quand on agit comme un(e) imbécile dans la verte.

_ 3 minutes sans respirer


Cette mesure du trois s'applique surtout pour les premiers secours. Le cerveau a des lésions après trois minutes sans oxygène, voilà pourquoi il faut réanimer rapidement quelqu'un qui a arrêté de respirer. La respiration artificielle, le massage cardiaque, l’échelle de Glasgow, la méthode de Heimlich... Il faut en connapitre plus que le nom. Comme dit le dicton :
"voir c'est voir, faire c'est savoir"
Donc ne vous croyez pas capable de faire un massage cardiaque parce que vous avez vu toutes les saisons de Urgences, ou de Grey's anatomy. Le PSC1 vous le montrera bien si vous le faites, et je vous le recommande.
Personnellement, j'encourage aussi de savoir faire les écharpes de maintien de l'avant-bras, du bras ou de l'épaule, les attelles de fortune à la cheville, au genou, ou le collier de maintien du cou avec découpé dans son tapis de sol. Qu'on soit randonneur en GR ou plus, ces articulations sont les plus fréquentes aux blessures.

_ 3 heures sans abris


La croyance populaire veut qu'on fasse du feu quand on est perdu, alors que la priorité c'est de se protéger des éléments (pluie, froid, éclairs...). Le feu a surtout un effet de réconfort, et ne sert à rien s'il n'est pas couvert ! Vous perdez votre chaleur 25 fois plus vite si vous êtes mouillé.
J'ai déjà passé une nuit en abri de fortune, sans feu : j'avais froid, faim, des mini poussées d'adrénaline qui m'empêchaient de m'endormir à cause de ma fatigue prolongée mais j'ai passé une meilleure nuit que si je m'étais endormi abrité par un arbre à coté d'un feu. Ah oui, au fait, même bien préparé, il faut l'entretenir, le feu. Donc c'est surtout un appoint pour le moral.

_ 3 jours sans eau


L'abri que j'ai montré avant permet de tenir trois jours en galère, c'est à dire perdu sans rien à manger et à boire. On dit souvent à tort qu'on peut survivre trois jours sans boire... oui si on ne bouge pas, par temps humide et température acceptable. Dans la réalité, on ne tient pas une journée sans s'hydrater, avec le stress, les activités pour préserver la vie (abri, feu, récolte plantes...), le chaud ou le froid. Les effets du manque d'eau sont nombreux et souvent très désagréables : on a mal à la tête, au ventre, on cogite moins bien (souvent appelé effet chimpanzé ou effet macaque), on est irritable, la peau tire, on a des courbatures, etc, etc... donc prenez toujours une gourde même pour une sortie de quelques heures.
Petit plus : ne pas manger quand on a soif. Si on est déhydraté, l'estomac préfère conserver son eau, donc il refuse de digérer les aliments et vous fera vomir.

L'autre 3 jours sans eau, c'est concernant l'hygiène. Au bout de trois jours, les parasites sont bien installés, la saleté commence à boucher les ports de la peau et comme on sue constamment pour évacuer, les problèmes vont vite apparaître (oedèmes sous la peau, etc...) donc se laver si on voit qu'on ne sera pas secourut après trois jours dans la brousse ou si on campe plus de trois jours. Des petites recettes existent pour ça (exemple : cendres blanche + sève de pin = savon)

_ 3 semaines sans manger


Bon, une mesure pas très précise ici aussi puisque la malnutrition provoque des problèmes de foie et de reins (entre autres) au bout de 10 jours. On donne trois semaines pour dire qu'on est irrécupérable si on ne boit que de la boisson d'urgence (eau chaude + épines de pin -> vitamine C) pendant cette période de temps. Donc il est bien utile de savoir cueillir et cuisiner quelques plantes ou attraper quelques animaux (larves, vers de terre, grenouilles). Cela ne m'est pas encore arrivé de goûter les larves qu'on trouve dans le bois mort, bien que je sache comment les préparer. Rassurez-vous, vous pouvez penser :
"Berk, jamais je ne pourrais faire ça ou manger ci."
parce que ce ne sont que des paroels en l'air, quand on en arrive à saliver devant des choses aussi immondes que des huîtres ou des moules à cause de la faim, une larve grillée sera largement acceptable (désolé pour les amateurs de fruits de mers).

_ 3 mois sans contact social


Avez-vous déjà vu le film "seul au monde". Si Tom Hanks a un ami ballon appelé Wilson, c'est pour une raison : ne pas devenir fou. Au bout de trois mois environ, l'humain commence à perdre ses repères sociaux. On perds peu à peu nos capacités sociétales (articuler correctement, écrire, lire si on ne les pratique pas, même seul). Un autre bon exemple dans "Le pianiste" ou Andrian Brody est retrouvé par l'armée Rouge. Il peine à parler correctement, après tout ce temps caché dans le grenier de son refuge.


Voici la règle des trois que j'applique pour mon matos et mon esprit à chaque sortie qui me permettent de garder l'essentiel à l'esprit pour m'éclater un max. Comme dit un camarade d'origine cosaque : "se préparer au pire afin de profiter du meilleur."

Allez, bye !
Nexus.

2 commentaires

#1 • Le dimanche 14 juillet 2013 @ 22:52, Nexus a dit :

@Floridus :
Salut Floridus. Cela prouve bien que les règles de trois sont des aides mémoires, des points de repère. C'est pas précis en soi et cela varie suivant les personne mais ca reste un bon aide mémoire pour évaluer des priorités en situation de m----

#2 • Le lundi 03 juin 2013 @ 20:50, Floridus a dit :

Salut à toi l'ami, je viens faire un tour sur ton site.
Moi au bout de trois jours sans manger j'ai des vertiges et au bout de cinq jours sans contact social je perds patience lol pas solide je suis^^^
Flo

Écrire un commentaire




Quelle est la deuxième lettre du mot kdospd ? :